La nuit ?
La nuit, c'est la moitié de la vie. De nos vies...
Chaque jour, la vie est un cycle nourri autant par le jour que par la nuit. En une cinquantaine d’années, les humains ont bouleversé cette alternance naturelle du jour et de la nuit en développant de manière anarchique et disproportionnée l’éclairage artificiel extérieur.
La quantité globale de lumière émise la nuit n'a pas cessé d'augmenter depuis quelques décennies : + 94 % en vingt ans seulement et pour le seul éclairage public. Auquel il convient d'ajouter les lumières émises par les publicités, enseignes lumineuses, les façades, vitrines, bureaux non occupés, les parkings et sites privés, les illuminations diverses...
L’ANPCEN s'attache à expliquer et à prévenir l'ensemble des effets des éclairages extérieurs nocturnes non adaptés. Elle a adopté une approche globale et transversale afin d'éviter l'incohérence de certaines approches sectorielles, comme par exemple ne raisonner qu'en termes d'économies d'énergie en oubliant les effets sur la biodiversité ou les effets sur le sommeil et la santé. Ce qui peut conduire à des décisions contreproductives. Notre association se donne donc pour objectif la convergence et la cohérence des solutions proposées pour améliorer la situation actuelle et limiter collectivement la quantité globale de lumière émise la nuit.
« La Vie a besoin de la Nuit, la Nuit a besoin de nous »
Découvrez dans les sous-rubriques suivantes la pluralité des enjeux de la pollution lumineuse dont la qualité de la nuit dépend, ainsi que l'action de l'ANPCEN sur les textes : lois, décrets, arrêtés, normes, stratégies...
Merci de citer vos sources Anpcen lors de vos utilisations de nos données collectées.
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Michel Serres et la nuit : à méditer...
Un philosophe, épistémologue et membre de l'Académie française bouleverse des idées bien installées et dont découlent nombre des choix effectués par les Humains :
"Je critique une vue des philosophes concernant le savoir, Platon dit il faut sortir de la caverne pour voir les choses... sous les lumières du soleil. Il lance ce mouvement de la philosophie des lumières, la lumière c'est le savoir, la clarté, la distinction, l'intuition...Oui mais ds ce cas là il n'y a qu'une source de lumière ? c'est le soleil. Vous croyez vraiment qu'il n'y a qu'une source de vérité ? alors c'est le dogme l'idélogie...Alors le jour n'est peut être pas le bon modèle du savoir ! Mais au contraire, la nuit. Regardez la nuit toute constellée d'étoiles toutes différentes, groupées en constellations : c'est bien cela le savoir. Une multiplicité d'intuitions différentes : la vérité mathématique, topologique, statistique, une vérité physique, historique … et d'autre part elles sont groupées en constellations : la constellation mathématiques, physique, etc Et surtout toutes ces lumières qui scintillent et qui m'apprennent mille sortes de vérités, elles scintillent sur un fond extraordinaire, le fond noir du non savoir qui ne demande qu'une chose c'est d'être exploré. Plus on l'explore plus on découvre qu'il y a de plus en plus de galaxies, de lumières, d'étoiles. Par conséquent, le vrai modèle de la science n'est pas le jour avec son unique soleil qui est une idéologie la plus absurbe et même la plus destructrice, c'est la nuit...sources de multiples intuitions et de vérités variées."
Michel Serres, "La marche des sciences" France Culture
Egalement à découvrir de Michel Serres :
"Ce n'est pas un livre sur le regard ou sur la vision du monde tel que les hommes le voient. Je voudrais ouvrir un musée de la vision d'un monde tel que le voient , la nature, un aigle, un poisson, les feuilles qui reflètent la lumière... le monde vu par d'autres yeux. Une vision d'un monde complet vu par tous. L'aigle, le poisson, le reptile voient un monde et ce n'est pas le même monde ; le monde tel nous le voyons est très Narcisse."
"Yeux" aux éditions du Pommier "Michel Serres explore les capacités de tous les yeux. Il oppose la nuit et le jour pour nous montrer que la lumière naît... de l'ombre"
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