L'examen par le Parlement du projet de loi pour la biodiversité débute en mars 2015.
Le ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie rappelle que "la communauté scientifique estime que la moitié des espèces vivantes que nous connaissons pourrait disparaître d’ici un siècle, compte tenu du rythme actuel de leur disparition 100 à 1000 fois supérieur au taux naturel d’extinction. Cette érosion accélérée de la biodiversité n’est pas naturelle : elle est liée quasi exclusivement aux activités humaines."
Quelle importance après tout ? La nature n'est-elle qu'un "environnement" pour nous, c'est-à-dire un à côté, un ailleurs, un décor, voir un support physique inerte sur lequel on peut tout tenter sans s'interroger, ni craindre d'effets à court, moyen ou long terme ?
Toutes les relations, dépendances ou plutôt interdépendances entre humains et biodiversité sont en fait impliquées. En effet, les enjeux de la biodiversité sont non seulement ceux des listes d'espèces menacées, dont chacun entend régulièrement parler, mais aussi les espèces dites "ordinaires" vivant dans notre proximité et auxquelles souvent nous ne prêtons pas attention. Ce sont aussi ceux d'ensembles plus grands appelés écosystèmes, dégradés par surexploitation, par pollutions multiples dont la pollution lumineuse, par destruction, artificialisation ou fragmentation, notamment par la lumière artificielle la nuit. Des milieux naturels également fragilisés par des espèces envahissantes et par les effets des changements climatiques. La pression démographique et les activités humaines sont souvent à l'origine de cette atteinte à la diversité biologique malgré l'importance vitale que celle-ci revêt pour tout être vivant, humains compris.
....Pourtant, la biodiversité est encore considéré le plus souvent comme un enjeu accessoire et mineur en 2015.
La lumière artificielle la nuit, rompant les cycles physiques et biologiques issus de la nature, modifiant l'alternance du jour et de la nuit est une pression supplémentaire qui vient se combiner à toutes celles que la nature doit subir.
Les arbres, les parcs, jardins, espaces naturels ruraux ou urbains, le littoral maritime, les berges, les rivières, les montagnes ou pistes de ski éclairés toute la nuit ne sont pas de simples supports, des surfaces inertes pour poser des éclairages ou des prétextes aux créations-lumière.... Ils appartiennent au vivant. Evoluons. Regardons la lumière désormais autrement. Pour l'ANPCEN, les éclairages du XXIème siècle seront ceux qui, avec les services qu'ils peuvent rendre aux sociétés, s'engageront aussi à prendre en compte, dès la conception et sur tout leur cycle de vie, leurs différents effets ou "externalités" sur l'environnement et sur les humains.

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