L'ANPCEN ne compte plus les témoignages d'élus qui ont très bien compris les enjeux, pluriels, de l'éclairage artificiel nocturne. Nombre d'observateurs imaginent que leur motivation est seulement économique depuis que les élus découvrent effectivement et concrètement, de plus en plus nombreux, les importantes économies qu'ils peuvent réaliser... Mais en réalité, l'ANPCEN le constate à travers tous ses contacts, un très grand nombre d'élus comprend et témoigne spontanément de leur prise en compte d'enjeux écologiques, ce qui les amènent à repenser par étapes, à la fois leur éclairage et l'usage fait des éclairages existants.
Illustrations avec
★ Bonnelles dans les Yvelines, en Ile-de-France, village de 2000 habitants labellisé village étoilé depuis 2012, signataire de la charte de progrès ANPCEN pour les communes
★ Vougy, village de 1500 habitants, dans la Loire, en Rhône Alpes
★★ BONNELLES
Le maire, Guy Poupart et Luc Niederst élu en charge de l'éclairage public témoignent auprès de la presse locale et rejoignent beaucoup des recommandations faites depuis longtemps par l'ANPCEN :
Extinctions : "Nous avons commencé par éteindre l'éclairage dans certains quartiers de 1h à 6 h du matin. Puis lorsque le réducteur de puissance électrique mis en place dans des quartiers récents est tombé en panne et que nous n'avons pas pu le réparer, nous avons décidé d'étendre la mesure". "Aujourd'hui, il y a une extinction entre 1h et 6 h du matin sauf dans deux où un lampadaire sur quatre est en service."
Orientation : "les anciens lampadaires éclairent à 360° ce qui n'est pas du tout utile"
Diminution de puissance : "avant les lampes consommaient 125 W et aujourd'hui 70 seulement" ; "la consommation a baissé de 40 % en 5 ans".
Investissements : "chaque année le conseil municipal consacre 10 000 euros à ces opérations. Nous utilisons un tiers des fonds pour réparer le matériel et deux tiers pour remplacer des lanternes"
Economie/écologie : "il y a bien sûr un argument économique mais c'est plutôt la cerise sur le gateau. Pour moi le principal était le respect de la nature. Avec l'éclairage public toute la faune est perturbée. D'un coté nous installons des nichoirs pour les chouettes et de l'autre on laissait tout éclairé et on ne permettait plus aux animaux nocturnes de chasser, c'était illogique."
Réactions : "quelques habitants seulement sont venus se plaindre ; ils avançaient surtout l'argument sécuritaire. Mais que je sache les voleurs ne sont pas des hiboux, ils ont besoin de lumière. Donc d'une lampe électrique qui se repère très bien justement lorsque tout est plongé dans le noir".
Décorations de Noël : "le village a réduit ces dernières années ses décorations lumineuses de Noël au profit de décorations plus écologiques, à base de matériaux de récupération. En 2012, «Ce sont les habitants, les enfants du centre de loisirs aidés des résidents autistes du foyer d'Ulysse qui réalisent les décorations de Noël». «Ces décorations sont faites à partir de branches, rubans, papiers... à l'occasion de mercredis conviviaux, et sont accrochées ensuite dans les rues du village.» Cette année, ce sont ainsi 250 branches qui ont été réalisées et accrochées dans le bourg. Résultat : "il n'est plus nécessaire d'attendre la tombée de la nuit pour découvrir les rues de Bonnelles parées aux couleurs de Noël." Une bonne idée à suivre. Et la commune a signé la charte de l'ANPCEN au moment de l'installation de ces nouvelles décorations de Noël avec notre représentante Katherine Porsmouth
A noter : Bonnelles est un village étoilé , 1 étoile depuis 2012 et peut donc encore progresser pour gagner 4 étoiles de plus...
Il est situé dans le Parc naturel régional de la Haute-vallée de Chevreuse. La commune de Bonnelles relie les massifs forestiers de Rambouillet et de Dourdan commune dans la forêt dite de protection du massif de Rambouillet. En août 1990 un arrêté préfectoral a classé les « étangs de Bonnelles » en Réserve Naturelle Volontaire (RNV).
A savoir : la commune a installé une commission de développement durable depuis 2008 avec les missions de faire évoluer la commune vers une réduction de la consommation d’énergie et vers une éco conception de l’aménagement urbain, mettre en place une gestion différente des espaces verts pour tendre vers l’utilisation « zéro produit », insérer des clauses environnementales dans les marchés publics.
La commune donne nombre de conseils très pédagogiques aux habitants aussi à travers les pages vertes du site de Bonnelles
★★ VOUGY
Le maire, Bernard Moulin témoigne auprès de la presse locale et rejoint beaucoup des recommandations faites depuis longtemps par l'ANPCEN :
Extinctions : "On ne reviendra jamais en arrière" déclare le maire. Depuis 2011, le village n'est plus éclairé entre 23 heures et 7 heures. La commune a décidé de supprimer également des lampadaires. Le Syndicat d'énergies indique en complément : "quand on sait qu'un lampadaire nous coûte 65 Euros par an, en supprimer 25 ce n'est pas rien". Il ajoute : une extinction de 6 heures par nuit représente une économie de 1910 heures contre une consommation précédente de 4100 heures".
A noter : dans la Loire, un tiers des communes est engagé dans une démarche d'extinction partielle ou totale, en milieu de nuit
Investissements : La commune avaient 382 lampadaires dont 207 étaient des lampes au mercure très consommatrices d'électricité, selon le maire. (Rappelons que celles-ci seront interdites en 2015). L'équipe municipale a décidé de remplacer en 2 ans les points lumineux. Par ailleurs, elle a installé des minuteries, comme par exemple aux alentours du parking de salle des fêtes, qui s'éclaire le temps du départ des occupants et s'éteint automatiquement. Enfin les 6 armoires électriques du villages sont programmées selon les besoins. La commune estime pouvoir retrouver son investissement de 166 000 Euros, au bout de 6 ans.
Economies : le maire annonce "74 % d'électricité consommée en moins en un an et une économie de 15 000 euros par an". "Avec une augmentation du prix de l'électricité de 20 %, ça représente une facture de 40 000 euros, par an, consommation et maintenance comprise". Depuis 2011, l'éclairage public n'est plus exempté de taxe et est imposé sur la base de la consommation finale.
Surprise : le maire qui s'attendait à de nombreuses réclamations, a reçu des lettres de félicitations