L’ANPCEN suit avec grand intérêt l’évolution des technologies de l’éclairage auxquelles elle se déclare pleinement favorable, dans la mesure où ne sont pas effacées simultanément les interrogations nécessaires sur les finalités de points d’éclairage nocturne par rapport aux besoins notamment, les évolutions de leurs usages et si ces technologies constituent un progrès tant du point de vue lumineux, économique et énergétique, que de leurs effets pour la santé et la biodiversité. Ceci est loin d'être pourtant avéré. Fabricants, installateurs et Etat ne produisent aucune analyse de coûts globaux et d'impacts globaux.
Depuis longtemps, l’ANPCEN observe l’apparition des LEDs en différentes situations de terrain, elle analyse l’argumentation de leurs fabricants et promoteurs, ainsi que leur cadre institutionnel. Elle effectue également une veille scientifique.
Pourquoi l'ANPCEN diffuse t-elle un appel à la prudence ?
Nos Constats
- Les connaissances sont insuffisantes, tout le monde le dit. Pourtant tout le monde prescrit...
- Le manque d’informations indépendantes des intérêts économiques concernés est criant.
- Aucune approche globale des coûts et des impacts au pluriel,
- Multiplication des auto-allégations écologiques, dont les informations ne sont pas publiées comme le réclame l'article 90 de la loi de transition énergétique " afin de garantir la qualité de l'information environnementale mise à la disposition du consommateur, les producteurs réalisant volontairement une communication ou une allégation environnementale concernant leurs produits, sont tenus de mettre à disposition conjointement les principales caractéristiques environnementales de ces produits".
- Performances auto-affichées, sans attestation de tiers,
- Tests effectués en laboratoire mais pas en situation et qui ne garantissent pas du tout l'évolution in situ pour l'éclairage extérieur pendant 30 ans, surtout pour des "composants électroniques" plus fragiles aux intempéries, écarts de températures, surtensions, etc
- Durée de vie cautionnée dans un CEE.... mais garantie par personne !
- Alertes sanitaires très sérieuses d'une agence publique, l'ANSES depuis 2010 : suivies d'aucune réelle mesure sérieuse, ni régulation,
- Aucune prise en compte des impacts sur la biodiversité et la santé, ni sur la multi-exposition des citoyens à tous âges de la vie, chez soi, à son travail et dans la rue ; situation qui mériterait au minimum des études épidémiologiques et l'application de la notion d'exposome figurant désormais dans la loi de santé,
- Pannes constatées sur le terrain, sensibilité aux surtensions, aux orages, dégradation dans le temps de la couche de phosphore...Le réseau électrique actuel ne semble pas adapté à la technologie prescrite par le marché,
- Pas de cadre institutionnel adapté,
- Aucune régulation publique pour une mise sur le marché qui a cru de + 47 % entre 2014 et 2015 et pour 54.5 millions de Leds mis sur le marché en France,
" une véritable montée en puissance sur le marché de l’éclairage. Les lampes à LED représentent 43% des lampes mises sur le marché en 2015 – soit 55 millions d’unités – contre une infime part il y a six ans."
- Objectifs de collecte insuffisants - Cadre du recyclage non mature - Collecte : 0.3 % - une grande partie des Leds est actuellement traitée en mélange avec d'autres alors qu'elles demandent un traitement spécifique : le cadre et l'organisation sont en retard sur le marché,
- Accroissement de la dépendance internationale aux terres rares et matériaux qui composent les Leds
- etc
C'est pourquoi, l'Association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturnes, lance son alerte à la prudence, pour tous les décideurs publics, Etat, collectivités locales, Parlement, quant au développement de l’usage des LEDs notamment pour l’éclairage extérieur, sans régulation adaptée.
Cette alerte est assortie de recommandations en 10 points, parmi lesquels figurent :
- la demande au minimum d’une expertise totalement indépendante et à jour, sur cette technologie parée de toutes les promesses…par leurs fabricants et fourniture publique des informations fondant les allégations écologiques.
- la recommandation de prudence aux élus dans leurs investissements actuels de long terme en LEDs avec une durée de vie non prouvée in situ et des effets non documentés.
- l’opposition ferme à un projet de soutien public des LEDs par un Certificat d’Economie d’Energie, dans le contexte d’un manque d’informations objectivées, sur la durée de vie in situ notamment, et le contexte d’incertitudes multiples quant aux performances réelles et aux effets à terme sur l’environnement et sur la santé
- une recherche scientifique approfondie sur les conséquences sur les humains et le vivant de cette lumière aux caractéristiques spécifiques, notamment dans le cadre d'une multi-exposition tout au long de la vie
- une transparence des données relatives à l’éclairage public.
★ ★ ★ Pour mieux comprendre les différents enjeux et questions autour des Leds :
Communiqué de presse Anpcen
Dossier de presse Anpcen : toute notre analyse et nos recommandations
★ ★ ★ Action ANPCEN : l'Anpcen a demandé la mise à jour des alertes sanitaires produites en 2010 par une agence publique l'ANSES. Cette mise à jour est désormais inscrite dans le Plan national santé environnement 3. L'ANPCEN a demandé son élargissement aux effets des Leds sur la biodiversité.
★ ★ ★ L'ANPCEN : lance une alerte à la prudence, demande des informations indépendantes et un cadre sérieux d'encadrement des LEDS en voie de massification pour les citoyens multi-exposés : à domicile (tablettes, smartphones, électroménager, éclairage, prises, veilleuses etc), sur leurs lieux de travail et dans l'espace public (lampadaires, phares de voitures, feux tricolores, publicités lumineuses, enseignes lumineuses, affichages de vitrines, etc)....
Chez Axel de Tarlé, sur France 5, émission C'est à dire
